22 juillet 2006
Dire ou ne pas dire?
Grosse frustration: ordi qui souffre de la chaleur + connection internet qui déconne = plus de blog!!!
Pourtant ça fait du bien, de garder un peu pour moi ce que j'avais pris l'habitude de partager, parfois un peu vite, parfois avec retenue.
S'arrêter et patienter un peu, c'est comme tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler, laisser mûrir les choses, faire décanter... enfin avec mesure...il y a des choses qui ne peuvent pas attendre... par exemple, il ya quelques jours, un de mes tournesols a décidé de s'ouvrir, de faire le beau, et bah j'étais comme une cruche, avec ma joie immense et personne avec qui partager ça! J'ai finalement appelé ma grand-mère, qui s'est énervée parce que les siens sont plus réticents et tardent à s'épanouir, et blah blah blah pendant 2 heures (avec mère grand, c'est sans fin!)
Pourtant il y a des moments qui se vivent seul, qui ne se partagent pas, qui se gardent jalousement. Bizarrement, ce ne sont pas pas les évènements qui changent la vie comme une demande en mariage, un bébé, ou la presque séparation de Tom Cruise et de sa brunette que l'on garde pour soi: ceux-là sont presque instantanément retransmis à nos copines, à maman, à nos collègues, amis blogueurs, voisins... (et avant même que n'apparaisse une marque de bronzage autour de la bague de fiancailles tant convoitée, la terre entière sait qu'on préfère la robe bustier, que le traiteur est gay, et connait le 3ème prénom de nos témoins)
Moi je suis incapable de décrire mes "moments parfaits", déjà parce qu'ils sont d'un banal affligeant, et aussi parce qu'ils sont mes trésors...
Je pourrais vous raconter, avec profusion de détails, à quel point mon bonheur est intense devant la perspective d'une soirée toute seule, que j'organise avec autant de minutie que la valise de mes vacances, que ma journée est transformée quand il reste dans les étagères de monoprix ma chère compote bio pomme-caramel, comment un livre ou un disque peut faire de moi une femme épanouie et ce pour longtemps... mais rien de tout cela ne vous "parlerait" vraiment: ce serait juste très très chiant!!
Je suis en tout cas bien contente d'être de retour et de tapoter sur mon clavier (je viens d'ailleurs de remarquer qu'il y a du chocolat sous mes touches si blanches et si pures, c'est affreux.. je suis monstrueuse, mais dois-je le dire??? trop tard...)
Dois-je dire aussi que mon coeur bat, particulièrement en ce moment, pour une actrice merveilleuse, que je retrouve sur ma route à chaque étape importante: c'est mon petit guide à moi.
Cette femme, c'est Doris Day.
C'est elle, Calamity Jane (whip, crack, away! fait partie de mes répliques fétiches: un "allez, on y va" pour les moments de doute) ou la belle blonde de "L'homme qui en savait trop", avec la fameuse chanson, "Que sera sera, whateverwill be, will be...", mais c'est aussi Lullaby of Broadway, Pillow talk... plein de films supers, qu'on ne trouve jamais nulle part, et qui mériteraient d'être vus plus souvent, juste pour profiter du bonheur qui semble émaner de la belle.
Le "hasard" me ramène souvent auprès de cette femme; elle finit toujours par faire son apparition, comme un signe (sûrement parce qu'elle en a inspiré plus d'un(e)!)
Je ne sais pas si vous y êtes sensibles, mais moi j'adore me laisser guider par les petites références qu'on trouve dans les bouquins, les films, les expos ou la musique. En littérature ça s'appelle l'intertextualité: ce qui a influencé l'écrivain, ses lectures, sa culture, son époque et son histoire apparaissent plus ou moins subtilement, plus ou moins consciemment (le plagiat ne compte pas!) dans son texte. Dans d'autres formes de création, ces allusions portent peut-être un autre nom, mais elles ont le même effet: celui de "se" dire, de dire ce qui fait son "soi".
Je m'amuse donc à suivre ces "instructions" dissimulées, et à construire une sorte de chaîne, plus ou moins continue (parfois ça peut tenir longtemps) entres mes activités "culturelles", un peu comme un jeu de piste. On pourrait même imaginer de ne lire, voir ou écouter que ce qui est relié à autrechose, comme une contrainte surréaliste!
Paul Auster forme souvent le premier maillon d'une de mes chaînes, c'est un auteur génial pour ça. On vient de me prêter son dernier bouquin, je vous ferai part de ce que j'y accrocherai! (oh que je me réjouis!!)
Je suis seule au monde à faire ça???
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