Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Je rêve d'une baignoire...
10 juillet 2006

Imposture

Cette journée avait plutôt bien commencé: un réveil tardif, chose rare et donc précieuse, des trucs supers pour le petit déj, un homme tout de bonne humeur vêtu, et un chat ronron comme jamais. Pour un lundi, c'est déjà pas mal! Enfin relativisons tout de même, parce qu'en général j'adore mes matins, et que je fais tout pour les rendre agréables. Je recommence donc: cette journée a commencé comme toutes les autres, et pourtant un petit grain de sable a enrayé la machine. Et ce grain de sable est devenu pierre, puis rocher, pour finir comme celui de Sisyphe; un truc vraiment dur à porter et qui n'en finit pas de tomber. Une mauvaise nouvelle?? Même pas, et c'est là qu'est l'os: alors que je surfais nonchalament sur un web un peu déserté, l'idée saugrenue m'est venue d'aller voir un site offrant des résultats de concours, passés il y a quelques semaines de cela dans l'anonymat le plus complet. Des résultats que je n'attendais plus après ma dernière défaite. Des résultats dont j'ignorais la date de parution. Des résultats sous forme d'une courte liste d'admissibilité, et dans lequel j'ai lu mon nom. J'ai même pas sauté de joie, j'ai presque soupiré, refusant de voir là une énième preuve de ma non-nullité, et de mes presque talents. Je me sens comme un imposteur, parce que pour en arriver là j'ai trop peu bossé, trop peu désiré, trop peu. Trop. C'est vraiment trop, ce truc qui m'arrive alors que je me remettais tout juste à aimer mes nouveaux objectifs. Et ce sentiment d'imposture qui m'envahit, je le connais trop bien: il me suit depuis toujours. J'ai réussi un peu partout, sans inquiéter personne, poussée (par le vent?) dans des directions plus ou moins cohérentes, sans calcul, plutôt intuitivement, mais sans faire de véritable choix. Un jour le vent s'est arrêté de souffler, et je suis restée là. Ce jour-là, j'ai cru que j'allais enfin pouvoir marcher toute seule, sans qu'on me pousse derrière: j'allais trouver un boulot dans une chère bibliothèque, tout simplement, et m'en contenter, et l'aimer comme mon choix (c'est mon choix, ma bataille, fallait pas qu'il s'en aille, wow wow wow) Et là depuis ce maudit matin c'est reparti, j'ai repris mon déguisement et mes fausses moustaches, j'ai l'impression qu'on m'a encore prise pour ce que je ne suis pas, que ce concours est bien trop difficile pour moi, qu'il va falloir me croire quand je dis que je regarde toujours des dessins animés, que je triche au monopoly, que je boude facilement et que suis incapable de le cacher, que ma culture générale est générale dans le sens très très large, que je cuisine des trucs pas possibles dès que mon moral baisse un peu, que je m'aime bien comme ça mais que je sais bien que, non, ce n'est pas quelqu'un comme moi qu'ils recherchent. Ils veulent du solide, de l'ambitieux, de l'intello carriériste prêt à mener tout le monde à la baguette, et j'en serais bien incapable (ou pire, je serais capable d'aimer ça, de révéler mes instincts dominateurs et de martyriser tout le monde) Voilà ce qui domine dans mon esprit tordu. Pourtant, une petite partie de moi est fière, contente, prête à faire de la guacamole pour 800 personnes tellement sa joie est grande!( et écrasés à la fourchette les avocats!) Et ce petit bout de moi qui ne demande qu'à être entendu est écrabouillé par "l'autre moi" en costume ridicule. Genre "Super résistant", et "appelez-moi Super" (si vous êtes, comme moi, fans de ce grand film (Papy fait de la résistance; voilà ma super culture) alors vous voyez tout le grotesque de ma situation) Pour résumer, j'ai tellement peur de réussir, d'avoir un vrai métier de grande, et aussi tellement peur de rater comme la dernière fois (que de contradictions...) que, malgré moi, je ne me sens pas à ma place et je fais tout capoter. Que faire alors?? Les oraux sont en Septembre, pile poil après mes vacances, qui prennent décidément une tournure facheuse. Mes 2 semaines ont une tendance "peau de chagrin" et vont se concentrer en 7 ou 8 jours, dans la mesure où je vais devoir faire un mini-stage, une immersion côté coulisses dans ce monde des livres qui me fascine tant (heureusement j'ai une tante ultra motivée pour me trouver ces quelques jours salvateurs; vous vous doutez bien que toute seule il n'y aurait que la technique bien connue de l'autruche, et une sortie de terre au dernier moment) Mais comme je suis du genre à aimer les défis, et que je voudrais bien que ma tendance au suicide professionnel disparaisse pour toujours (finie la comparaison avec Sisyphe!) je me donne donc 2 mois pour devenir une super star des concours! Oui, un peu Starac comme programme, mais faut ce qu'il faut. Confiance en moi, stimulation du cerveau, aisance orale, je suis une Jenifer en puissance, un foetus de Nolwenn!! (heu pour Magalie on verra plus tard, j'ai peur qu'elle me porte malheur, parce que dans le genre imposture...) Voilà, vous savez tout, et vous en savez beaucoup trop d'ailleurs (je m'étale comme jamais, c'est affreux j'y prends goût!) Et vous savez que j'adore les métaphores bien "cul-cul la praline": quand c'est pas le vent qui me pousse, je me compare à un héros mythologique au destin facheux ou à des chanteuses à la carrière non moins facheuse... Mais ce ne sont que des mots, et maintenant je vais passer aux actes. Petite fille contente va écraser gros imposteur, et cela au péril de sa vie... Souhaitez-moi d'avoir du courage, l'été sera rude!
Publicité
Commentaires
M
C'est vrai Gaëlle... un clin d'oeil du destin.... je suis tentée d'y croire, même si je marche sur des oeufs! Un premier oral loupé pour me confronter à ce qui ne colle pas, mes faiblesses, mon manque de concret, et pouf, une seconde chance, avec cette fois un peu de temps pour remédier à tout ça.<br /> Alors je prends volontiers le courage que tu m'offres, parce que j'en ai grand besoin, et je m'y mets!!<br /> Whip, crack, away comme dirait Doris Day!
G
Je t'envoie tout le courage dont tu peux avoir besoin. Je te comprends pour Magalie, mieux vaut miser sur Nolwenn ou Christophe. Je te plains pour ces vacances laborieuses, mais je vois dans ce concours réussi à ton insu (au moins pour la première partie) un signe du destin. A toi de le saisir, sinon ce sera pour la prochaine fois, mais vas y, fonce, tu n'as rien à perdre !! J'en sais quelque chose. Il faut toujours tenter à tout hasard ce qui vous paraît inacessible. Quand j'étais petite, je m'étais choisie pour devise cette phrase de Schiller UN PETIT PEU AU-DESSUS DE MES AMBITIONS, car dans les faits j'étais une grosse trouillarde du genre à faire l'autruche de peur que mes rêves aient une petite chance de se réaliser : "Va devant toi, et si le monde dont tu rêves existe, il jaillira des ondes pour justifier ton audace." Va devant toi Marianne, le monde des livres t'appelle, décidément ça fait deux fois que tu es admissible, deux appels c'est plus qu'une coïncidence... un clin d'œil du destin vaut bien un été pourri non ? Je te fais de grosses bises et t'encourage de tout mon cœur.
M
J'aime bien l'idée du "gagnant-gagnant"!!<br /> Tu as complètement raison, et tu vas dans le sens de plein de gens qui essaient de me motiver. Rien à perdre et tout à gagner... il faut que je m'y fasse, mais c'est super dur ( championne du monde de l'anti-enthousiasme!!! )<br /> Le plus bizarre c'est que ce n'est pas du tout mon tempérament. Comme quoi l'esprit est tordu parfois. Et maso aussi.
I
je vois très bien ce que tu veux dire, sentiment mitigé... mais il va falloir prendre sur toi et foncer (sans trop réfléchir, mais ça, ça va être dur ;-)<br /> allez, plein de gens croient en toi, tu peux y arriver, c'est sur !<br /> et puis, au pire, si tu rates, tu te trouveras ce fameux petit job dans une bibliothèque, donc finalement, c'est gagnant-gagnant ;-)
L
Bon courage à toi!!!<br /> Y'a un dicton très con qui dit: quand on veut on peut.<br /> Et j'crois bien qu'il dit la vérité.
Archives
Publicité
Publicité